Ministère de la Santé et des Services sociaux

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Appréciation de la condition clinique préhospitalière (médicale et traumatique)

Appréciation clinique gériatrique

L’appréciation clinique gériatrique est un complément à l'appréciation de la condition clinique (générale).

Les problématiques de santé pour la clientèle gériatrique sont multifactorielles, c’est-à-dire que leur condition médicale est grandement influencée par l’environnement, leur statut psychosocial, leur médication et leurs multiples comorbidités.

Il faut aussi considérer le niveau de soin du patient dans les interventions préhospitalières. Se référer au protocole Niveaux de soins.

L’état de fragilité d’un patient influence sa capacité physiologique à réagir au stress.

Le paramédic doit utiliser de bonnes techniques de communication, qui sont essentielles au bon déroulement de l’intervention : parler lentement (plus fort au besoin), et laisser du temps au patient pour répondre aux questions. Appareiller le patient (lunettes, appareils auditifs).

Première impression (quick look)

Déterminer l’état de fragilité du patient : amaigri, peu de masse musculaire, multiples ecchymoses, peau pâle.

Airway, breathing et statut respiratoire

Si le patient nécessite une assistance ventilatoire, lui permettre de garder ses dentiers en place s’ils sont bien fixés. Les retirer cependant pour l’intubation.

Le patient âgé a de très faibles réserves respiratoires, l’insuffisance respiratoire peut ainsi survenir rapidement.

Éviter les mouvements brusques de la colonne cervicale (qui est fragilisée et rigide) lors de la prise en charge des voies respiratoires (combler les creux anatomiques au besoin).

Circulation et statut circulatoire

Le pouls périphérique (pouls radial) peut être faible en raison d’une calcification des vaisseaux. Il faut alors se fier à d’autres indicateurs cliniques comme la tension artérielle, le rythme au moniteur et la perfusion périphérique.

Attention à l’hypothermie (la thermorégulation est affectée avec l’âge).

Statut neurologique

Déterminer le niveau cognitif de base du patient (en discutant avec le proche aidant). Est-il orienté dans le temps et l’espace? (Ne jamais penser que toutes les personnes âgées ont des troubles cognitifs).

Identifier la confusion, l’inattention ou l’agitation récente ou aiguë, qui sont des signes de delirium.

Si le patient présente un trauma à la tête : vérifier la prise d’anticoagulant et examiner méticuleusement la tête.

Environnement

Évaluer le milieu de vie : propreté, utilisation de la médication (pots multiples vs pilulier) ou changement de médication récent, présence d’alcool ou de cannabis, équipements médicaux (lit d’hôpital, oxygène, culottes d’incontinence, etc.), animaux de compagnie et encombrement.

Déterminer s’il y a présence de signes de maltraitance : absence de nourriture, ecchymoses multiplesvoir la note *, hygiène négligée, interaction suspecte avec le proche aidant (au besoin, se référer au protocole Maltraitance de l’aîné ou de la personne majeure en situation de vulnérabilité).

Signaler toute problématique en lien avec les soins d’hygiène.

Identifier les ressources en place (ex. : CLSC, intervenant pivot, etc.).

*Les ecchymoses multiples peuvent être causées par des chutes fréquentes, de l’abus ou la prise d’anticoagulants.

Appréciations complémentaires

Identifier les plaies de pression nouvelles ou anciennes, témoignant du niveau de mobilisation.

L’évaluation et le soulagement de la douleur du patient revêtent une importance particulière et peuvent prévenir la survenue d’un delirium.

L’appréciation de la démarche du patient, lorsque possible, peut donner beaucoup d’indices sur son état de santé. Il est important d’apprécier la démarche du patient avec son aide à la marche usuelle.

L’infarctus du myocarde se présente souvent de façon atypique (avec des symptômes non spécifiques).

Particularités des signes vitaux chez la personne âgée

Rythme respiratoire

La rigidité du thorax, qui est liée à l’âge, empêche parfois la visualisation du mouvement respiratoire chez le patient portant des vêtements.

L’augmentation de la fréquence respiratoire peut être le premier signe visible d’un état de choc.

Saturation

Déterminer si le patient souffre d’une maladie pulmonaire chronique (prend-il des pompes?).

Fréquence cardiaque

Réviser la médication : bêta-bloqueurs, antiarythmiques, bloqueurs des canaux calciques. Ces médicaments peuvent camoufler une tachycardie.

Tension artérielle systolique (TAS)

La TAS minimale d’une personne âgée de 65 ans et plus devrait être à 100 mmHg (s’il y a présence d’un appareil à tension artérielle [TA] au chevet du patient, consulter et noter les valeurs habituelles).

Il est important d’analyser la TA à la lumière des antécédents du patient. Si celui-ci prend de multiples antihypertenseurs, par exemple, une TAS de 115 mmHg est considérée comme basse chez un patient dont les valeurs de base sont à 160 mmHg.

Température

La température d’une personne âgée est similaire à celle d’un jeune adulte, toutefois, l’absence de fièvre ne signifie pas l’absence d’une infection grave. Comme pour l’état fébrile, l’hypothermie peut être un signe de sepsis.

Dernière mise à jour : 26 mars 2024, 13:38

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