Ministère de la Santé et des Services sociaux
Information pour les professionnels de la santé
Présence des proches et décès à l'urgence
Référence au coroner – Responsabilité du personnel des urgences
En milieu d’urgence, les médecins et infirmières doivent être en mesure d’identifier rapidement les situations nécessitant une référence au coroner.
Les coroners doivent être contactés lorsque :
- le décès survient dans des circonstances violentes (accident, suicide, homicide) ou obscures, ou semble résulter d’une négligence;
- la cause d’un décès est inconnue;
- l’identité d’une personne décédée est inconnue;
- le décès d’une femme se produit pendant sa grossesse ou dans les 42 jours suivant l’accouchement;
- le décès survient dans un centre de réadaptation, un pénitencier ou un centre de détention, une unité d’encadrement intensif au sens de la Loi sur la protection de la jeunesse, un poste de police, une garderie, une ressource de type familial et sous garde dans un établissement de santé;
- la personne décédée au Québec doit être transportée à l’extérieur du Québec.
Une notification rapide au coroner permet de préserver les éléments de preuve, de respecter les obligations légales et de garantir une prise en charge rigoureuse et respectueuse du processus médico-légal.
Décès d’un enfant
Bien que le décès d’un enfant dans une urgence soit toujours bouleversant pour l’ensemble du personnel, des procédures particulières doivent malgré tout s’appliquer afin d’assurer une prise en charge conforme aux exigences en la matière.
Une autopsie doit être demandée et le coroner doit être avisé de tout décès d’enfant dans une urgence, à moins que les causes médicales du décès soient connues, naturelles et prévisibles (par exemple une néoplasie, la leucémie, etc.). L’urgence devrait disposer, comme lors du décès d’un adulte, d’un mécanisme de soutien aux familles touchées, particulièrement dans les centres ayant un fort volume de clientèle (centres secondaires ou tertiaires) ou prenant en charge des pathologies complexes (par exemple en traumatologie, en cancérologie, pour les maladies métaboliques, etc.).
Dans de telles circonstances, une attention particulière doit être portée au soutien émotionnel des membres du personnel de l’urgence qui peuvent être profondément affectés par le décès d’un enfant. Comme pour le décès d’un adulte, un accompagnement additionnel peut être offert par l’équipe psychosociale de l’établissement ou par le programme d’aide aux employés.
Rôle de l’assistante infirmière-chef
Lorsqu’un décès survient à l’urgence, l’assistante infirmière-chef (AIC) joue un rôle central dans la coordination des actions cliniques, logistiques et humaines. Elle veille au respect des procédures, à la qualité des communications avec les proches — qui doivent être empreintes de sensibilité — et à la mobilisation rapide des ressources nécessaires. Elle s’assure que le salon des familles et une salle destinée au deuil sont disponibles et prêts à être utilisés, que les documents requis sont remplis, et que les intervenants psychosociaux soient appelés au besoin. En l’absence du service social ou des soins spirituels, l’AIC doit désigner une personne pour accompagner les proches pendant la réanimation ou lors de l’annonce du décès. Elle est également responsable de la coordination post-décès, notamment pour organiser le transfert vers la morgue. Enfin, l’AIC soutient l’équipe soignante en évaluant ses besoins émotionnels et en facilitant, au besoin, l’organisation d’un débreffage ou le lien avec le programme d’aide aux employés.
Dernière mise à jour : 17 octobre 2025, 11:45