Ministère de la Santé et des Services sociaux

Information pour les professionnels de la santé

Mpox (variole simienne)

L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a annoncé le 28 novembre 2022 qu’elle utilise maintenant le terme mpox pour remplacer les termes monkeypox, variole du singe et variole simienne. Elle recommande l’utilisation de ce nom afin de minimiser tout impact négatif associé au terme variole du singe. Mpox devient le terme privilégié en français et en anglais au Québec et au Canada.

La mpox est une maladie causée par une infection virale. Le virus de la mpox appartient au genre Orthopoxvirus de la famille des Poxviridae, qui regroupe les virus responsables de la variole, de la vaccine, de l'ecthyma contagieux et du molluscum contagiosum. Le genre Orthopoxvirus comprend la variole et la vaccine (utilisée dans le vaccin contre la variole et contre la mpox). Selon les connaissances actuelles, le virus de la mpox se répartit en deux sous-types, appelés « clades » : le clade I (anciennement appelé clade du bassin du Congo) et le clade II (anciennement appelé clade ouest-africain).

La mpox a été découverte pour la première fois en 1958 lorsque deux épidémies d’une maladie semblable à la variole se sont produites dans des colonies de singes gardés pour la recherche, d’où le nom de « variole du singe ». Le réservoir naturel de la maladie reste inconnu. Cependant, les rongeurs africains et les primates non humains (comme les singes) peuvent être porteurs du virus et infecter les personnes.  

Le premier cas humain de mpox a été enregistré en 1970, en République démocratique du Congo (RDC), au cours d’une période d’intensification des efforts pour éliminer la variole. Depuis, la mpox a été rapportée chez des personnes dans plusieurs autres pays d’Afrique centrale et occidentale : Cameroun, République centrafricaine, Côte d’Ivoire, RDC, Gabon, Libéria, Nigéria, République du Congo et Sierra Leone. La majorité des infections se trouvent en RDC.  

Avant l’éclosion de 2022-2023 au Québec, les cas rapportés en dehors de l’Afrique, soit aux États-Unis, en Israël, à Singapour et au Royaume-Uni, étaient liés à des expositions survenues lors de voyages en pays endémiques ou avec des animaux importés de ces pays.  

Pour plus de détails sur l’épidémiologie de la mpox au Canada et dans le monde, consultez les pages suivantes :

Éclosion de mpox au Québec en 2022-2023

À la suite d’un signalement reçu à la Direction de santé publique (DSPublique) de Montréal, le 12 mai 2022, concernant des cas présentant des lésions périanales et génitales inhabituelles, une investigation a été amorcée et un appel à la vigilance a été transmis aux cliniciens. À cette même période, de l’information concernant des cas de mpox rapportés par le Royaume-Uni chez des personnes n’ayant pas voyagé et avec prédominance chez des HARSAH (hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes) a été diffusée. Même si la présentation clinique était différente de la présentation classique de cette maladie, des demandes d’analyses réalisées chez un résident des États-Unis, qui rapportait avoir eu des contacts sexuels à Montréal pendant la même période que les premiers cas signalés, ont confirmé un cas de mpox chez ce voyageur, le 18 mai 2022.

Le 19 mai 2022, une enquête du Directeur national de santé publique (DNSP) a été lancée pour la gestion de l’éclosion de mpox au Québec. Dans ce contexte, il a été demandé aux laboratoires et aux médecins de déclarer dans les meilleurs délais tout cas suspect, probable ou confirmé de mpox à la DSPublique du lieu de résidence de la personne.

Le 14 février 2023, le ministère de la Santé et des Services sociaux annonçait la fin de l’éclosion de mpox au Québec. Un total de 526 cas probables ou confirmés de mpox ont été déclarés en lien avec cette éclosion. Toutefois, l’enquête du DNSP lancée à la suite de cette éclosion et les consignes qui y sont associées demeurent toujours en vigueur.

Manifestations cliniques

Chez l’humain, les symptômes de la mpox sont similaires, mais plus légers que les symptômes de la variole. La mpox se présente habituellement avec un prodrome systémique de fièvre, céphalée, fatigue, frissons, courbatures et adénopathies. Il est suivi d‘éruptions cutanées (cycle de macules, papules, vésicules, pustules et croûtes) qui débutent au visage un à trois jours plus tard et se déplacent vers le reste du corps, dont les mains, les pieds et les organes génitaux. Les éruptions cutanées peuvent être très douloureuses. La principale différence entre les symptômes de la variole et de la mpox est que la mpox provoque un gonflement des ganglions lymphatiques (adénopathie).

La période d’incubation est habituellement de 5 à 7 jours, mais peut se prolonger jusqu’à 21 jours.

La période de contagiosité débute dès l’apparition des symptômes, incluant les symptômes systémiques, et se termine lorsque les lésions cutanées sont entièrement soignées (croûtes tombées) et qu’une couche de peau saine est présente.

Les personnes atteintes de la mpox guérissent généralement par elles-mêmes en deux à quatre semaines.

Des complications telles que des infections secondaires (bronchopneumonie, méningite, encéphalite, septicémie et infection de la cornée) ont été rapportées.

La gravité de la maladie peut dépendre de l'état de santé initial de l'individu, de la voie d'exposition et de la souche du virus. La mpox du clade II qui a circulé en 2022 au Québec est associée à une maladie plus bénigne. Les hospitalisations et les décès sont plus rares. Les personnes qui sont les plus à risque de maladie grave sont les personnes immunodéprimées, les enfants de moins de 12 ans et les femmes enceintes.

Transmission

La transmission du virus de la mpox se produit lorsqu'une personne entre en contact avec le virus provenant d'un animal, d'un être humain ou de matériaux contaminés par le virus.

La transmission interhumaine se produit principalement par :

  • contact direct de la peau ou des muqueuses avec les lésions d’un cas probable ou confirmé symptomatique de mpox (par exemple, avoir eu des contacts sexuels);
  • contact direct de la peau ou des muqueuses avec des liquides biologiques (gouttelettes salivaires ou respiratoires, exsudat de la plaie) d’un cas probable ou confirmé symptomatique de mpox (par exemple, une éclaboussure dans un œil);
  • contact direct de la peau ou des muqueuses avec des surfaces et des objets contaminés par les liquides biologiques d’un cas probable ou confirmé symptomatique de mpox, incluant les vêtements, les serviettes, la literie et les pansements souillés;
  • les gouttelettes respiratoires lors d’un contact physique à moins d’un mètre durant au moins trois heures (cumulatif sur 24 heures) face à face sans le port d’un masque médical par le cas et le contact. Les membres du domicile et les contacts sexuels des cas sont donc à risque élevé d’exposition.

Le taux d'attaque après un contact avec une personne contagieuse est de 3 %. Des taux d'attaque allant jusqu'à 50 % ont été rapportés chez des contacts vivant avec une personne infectée. Les cas plus bénins de mpox peuvent passer inaperçus, mais ils représentent un risque de transmission de personne à personne.

La transmission par le placenta de la mère au fœtus est aussi possible (mpox congénitale).

Il existe des évidences préliminaires suggérant que le virus de la mpox pourrait se retrouver dans le sperme jusqu’à 12 semaines après la guérison des lésions cutanées. On ignore si la présence du virus dans le sperme peut transmettre l’infection. Les personnes pourraient envisager des stratégies de réduction du risque lors des contacts sexuels.

Situation en Afrique

En Afrique centrale et Afrique de l’Est, le virus circule dans certaines populations d’animaux sauvages. Il affecte parfois la population humaine. Les facteurs de risque de transmission des animaux aux humains en Afrique sont les contacts avec des animaux malades et la consommation de viande de brousse.

Chez les animaux, le virus de la mpox se trouve dans les lésions cutanées et la plupart des sécrétions (urine, fèces, écoulements nasaux, oraux et conjonctivaux). La maladie semble se transmettre principalement par inhalation, par contact avec les muqueuses ou une plaie ouverte, et par ingestion de tissus infectés.

De manière générale, les cas humains de mpox qui ont été causés par une transmission animale en dehors de l’Afrique étaient liés à certaines importations d’animaux.

Des données antérieures d'Afrique suggèrent que le vaccin contre la variole est efficace à au moins 85 % contre une infection au virus responsable de la mpox, car ce virus est étroitement lié au virus responsable de la variole.

Définition de cas

Cas suspect

  • Personne qui présente des lésions cutanées (macules, papules, vésicules, pustules, ulcères ou lésions croûtées) avec au moins un symptôme systémique (fièvre, céphalée, myalgie, arthralgie, dorsalgie ou lymphadénopathies) sans autre cause évidente;

    OU
     
  • Personne qui présente des lésions cutanées génitales, périanales ou orales sans autre cause évidente.


Cas probable

  • Détection d’un virus du genre Orthopox par un test de laboratoire approprié;

    OU
     
  • Cas suspect qui a eu une exposition significative avec un cas confirmé de mpox dans les 21 jours précédant l'apparition des symptômes;

    OU
     
  • Homme étant un cas suspect et ayant eu au moins un contact sexuel avec un autre homme dans les 21 jours précédant l'apparition des symptômes.
     

Cas confirmé

  • Détection de l’Orthopoxvirus simien par un test de laboratoire approprié.

Déclaration de cas

Pour déclarer un cas, il faut utiliser le formulaire de déclaration des maladies à déclaration obligatoire (MADO) en prenant soin de fournir les coordonnées complètes des personnes pour que l’équipe de la DSPublique puisse rapidement procéder à l’enquête épidémiologique et intervenir auprès des contacts.

Le diagnostic de laboratoire est posé à l’aide d’une recherche d’acides nucléiques (TAAN). Pour connaître les particularités liées aux prélèvements, spécimens et analyses requis pour la recherche de l’Orthopoxvirus simien, consulter le guide du Laboratoire de santé publique du Québec Ce lien ouvre une nouvelle fenêtre..

Traitement

La majorité des infections de mpox se guérissent par elles-mêmes. Néanmoins, de 5 à 10 % des personnes infectées présenteront des symptômes plus importants qui nécessiteront un traitement antiviral. Ces symptômes sont habituellement causés par des atteintes mécaniques otorhinolaryngologiques (ORL) (p. ex. : odynophagie, dysphagie, trismus, dyspnée), oculaires (p. ex. : conjonctivite) ou génito-urinaires (p. ex. : incapacité à uriner). Un traitement peut aussi être envisagé chez un enfant ou chez une femme enceinte. L’antiviral, utilisé actuellement hors indication, mais avec le statut de « Drogue nouvelle pour usage exceptionnel », est le Tecovirimat (Tpoxx®).

Afin d’obtenir le Tecovirimat, le patient doit être dirigé vers un microbiologiste infectiologue qui évaluera l’indication de traitement et fera les démarches prescrites selon le processus de nécessité médicale particulière (décision concertée de l’équipe de soins), considérant que le produit n’est pas inscrit à la liste de médicaments des établissements.

Le département de pharmacie du CHUM est dépositaire d’une réserve prépositionnée de Tecovirimat. Il s’agit du seul canal d’accès au produit. Il appartient au chef du département de pharmacie de l’établissement de santé qui souhaite prescrire le Tecovirimat de formuler une demande au département de pharmacie du CHUM afin d’obtenir le produit en indiquant que le processus de nécessité médicale particulière a été respecté. Soulignons qu’un suivi étroit de l’usage du Tecovirimat doit être effectué par les cliniciens afin de bien en documenter l’utilisation (p. ex. : effets indésirables, efficacité, observance).

Vaccination

Le vaccin Imvamune, connu aux États-Unis sous le nom de Jynneostm et d’Imvanex en Europe, a été autorisé au Canada pour prévenir la variole et la mpox. L’efficacité d’Imvamune a été conclue à partir d’une étude clinique sur l’immunogénicité et de données d’efficacité provenant d’études animales. Les experts croient que la vaccination après une exposition à la mpox peut aider à prévenir la maladie lorsqu’administrée dans les 4 jours qui suivent l’exposition ou à la rendre moins grave lorsqu’administrée dans les 14 jours suivant l’exposition.

Une vaccination en préexposition et en post-exposition est recommandée aux personnes asymptomatiques âgées de 18 ans et plus qui répondent aux indications des autorités de santé publique. Le calendrier vaccinal prévoit deux doses administrées par voie sous-cutanée en respectant un intervalle d’au moins 28 jours entre les doses.

Le CIQ a publié des avis sur l’utilisation de ce vaccin. Pour plus de détails, consultez les avis du CIQ suivants : 

ou la section Variole : vaccin contre la variole et la mpox (variole simienne)  Ce lien ouvre dans un nouvel onglet du Protocole d’immunisation du Québec (PIQ).

Prévention et recommandations

Ces consignes s’adressent aux personnes ayant été en contact avec un cas de mpox. Elles doivent être appliquées durant les 21 jours suivant l’exposition significative à un cas probable ou confirmé pendant leur période de contagiosité, soit du début des symptômes jusqu’à ce que les croûtes soient tombées et qu’une couche de peau saine soit présente.

Personnes présentant des lésions compatibles à la mpox

  • Consulter rapidement un médecin.
  • Si la personne doit se déplacer pour aller consulter, privilégier un mode de transport qui minimise les contacts directs avec d’autres personnes.
  • Suivre les consignes pour les cas probables.

Personnes présentant des symptômes systémiques compatibles à la mpox

  • Surveiller l’apparition de lésions.
  • Porter un masque de qualité médicale lors d’interactions sociales à l’extérieur du domicile.
  • Éviter les contacts sexuels.
  • Limiter les déplacements aux activités essentielles.

Personnes asymptomatiques

  • Effectuer l’autosurveillance des symptômes (fièvre, adénopathie, lésions cutanées, myalgies, céphalée, fatigue, sueurs nocturnes) pendant les 21 jours suivant la dernière exposition significative.

Cas suspects

  • Couvrir les lésions.
  • Porter un masque lors d’interactions sociales.
  • Éviter les contacts sexuels.

Cas probables et confirmés

Jusqu’à ce que toutes les lésions cutanées soient entièrement soignées (croûtes tombées) et qu’une couche de peau saine soit présente :

  • Couvrir les lésions cutanées avec un vêtement ou bandage.
  • Éviter les contacts sexuels.
  • Éviter toutes les activités (p. ex. : familiales, sociales, travail, loisirs) susceptibles d'engendrer un contact direct d’une lésion non couverte ou impossible à couvrir avec :
    • la peau ou les muqueuses d'une autre personne;
    • tout objet ou surface avec lesquels d’autres personnes pourraient entrer en contact.
    • Éviter dans la mesure du possible le partage d'espaces communs avec des enfants, femmes enceintes et personnes dont le système immunitaire est affaibli vivant sous le même toit (au domicile et dans des milieux de vie collectifs comme les refuges, casernes, etc.).
  • Porter un masque de qualité médicale lorsqu’à un mètre ou moins d’une autre personne autant à l’extérieur qu’à l’intérieur.
  • Par mesure de précaution, les personnes infectées devraient protéger leurs animaux comme elles le font pour les personnes autour d’elles. Des infections par ce virus ont été identifiées chez certains animaux exotiques (p. ex. : rongeurs) et la transmission entre les animaux et les humains est possible. Éviter les contacts avec les animaux si possible.
  • Ne pas partager ses objets personnels tels que vêtements, literie, ustensiles, etc.
  • Prendre des précautions lors de la manipulation des pansements ou du linge souillé pour éviter tout contact direct avec du matériel contaminé.
  • Pratiquer l’hygiène des mains régulièrement, éviter de se toucher les yeux et d’utiliser des verres de contact pour réduire le risque de mpox oculaire.
  • Prendre des précautions pour le lavage du linge souillé (p. ex. : literie, serviettes et vêtements) :
    • Ne pas secouer ni manipuler le linge souillé d'une manière susceptible de disperser des particules infectieuses dans l’air;
    • Laver le linge souillé dans une machine à laver avec de l'eau chaude et du détergent.
  • Si une personne donne des soins à une personne infectée, elle doit se laver les mains à l’eau et au savon avant et après les soins, porter des gants avant de toucher les objets et les surfaces souillés puis jeter les gants utilisés dans un sac ou une poubelle fermée et procéder à nouveau à l’hygiène des mains.
  • En cas d’absence de lavabo pour l’hygiène des mains à l’eau savonneuse, utiliser une solution hydroalcoolique.
  • Informer toutes les personnes chez qui vous constatez la présence de signes cliniques de mpox (que l'infection soit confirmée ou non par un test de laboratoire) qu’elles doivent aviser les partenaires sexuels avec qui elles ont eu des contacts dès le début des symptômes (systémiques ou cutanées) - peu importe le type de contact sexuel et même si le condom a été utilisé.
    • Discuter des stratégies pour aviser les partenaires (p. ex. : rencontre, appel téléphonique, courriel).
    • Fournir de l'information sur l'infection à la personne atteinte afin qu'elle puisse ensuite informer ses partenaires.
    • Présenter les ressources où les partenaires pourront être évalués et dépistés en cas de symptômes ainsi qu’Info-Santé 811.

Au besoin, offrir le soutien d'un professionnel de la santé publique de votre région.

Mesure de prévention et contrôle en milieu de soins

Il est important qu’un triage diligent permettant d’identifier les personnes qui présentent des symptômes de mpox soit mis en place dans les cliniques médicales et les centres hospitaliers afin que les mesures de précaution appropriées soient appliquées rapidement lors de la consultation. Pour connaître les recommandations intérimaires du Comité sur les infections nosocomiales du Québec (CINQ) sur les mesures de prévention et de contrôle du virus de la mpox pour les cliniques médicales, dans les groupes de médecine de famille (GMF), les cliniques ITSS et les centres hospitaliers de soins de courte durée du Québec (incluant les cliniques externes), consultez le document Variole simienne : mesures de prévention et de contrôle des infections pour les milieux de soin Ce lien ouvre une nouvelle fenêtre. de l’INSPQ.

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Dernière mise à jour : 05 octobre 2023, 11:46

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