Ministère de la Santé et des Services sociaux

Information pour les professionnels de la santé

Colloque sur la violence conjugale faite aux personnes ayant une déficience physique ou intellectuelle ou un trouble du spectre de l'autisme

Programmation

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Journée du 29 mars 2023 – En webdiffusion

9 h

Mot d’ouverture

9 h 15

Violence conjugale et itinérance cachée — Qu’en est-il des femmes présentant une déficience physique au Québec?
Julie Godin et Catherine Flynn

Résumé

Malgré les nombreuses études montrant la précarité des femmes en situation de handicap, le vécu de ces dernières n’est que très peu visible dans le champ de l’itinérance, encore moins au moment de documenter les liens complexes entre cette problématique sociale et les violences perpétrées par des partenaires intimes.

Cette communication présente une analyse de données secondaires effectuée à partir de deux recherches féministes menées en partenariat. Au total, ces deux projets ont permis d’entendre 68 femmes au sein de 10 régions de la province. Cette analyse porte plus particulièrement sur l’expérience de 17 de ces femmes ayant abordé l’influence de leur déficience physique sur leur parcours. Elle révèle que la situation de handicap et les barrières qui en découlent sont un levier de contrôle important, que le manque de ressources adaptées pour elles afin de surmonter la violence se conjugue aux barrières systémiques pour produire de la précarité et, pour finir, que la précarité et l’itinérance des femmes en situation de handicap représentent un important facteur de maintien ou de retour au sein d’une relation intime violente.

Trajectoire vers la sécurité et le bien-être des femmes en situation de handicap et de violence : une recherche-action participative intersectorielle de la région de Montréal
Martine LévesqueLinda Gauthier, Lisandre Labrecque-Lebeau, Sally Richmond, Marie-Hélène Dufour

Présentation de la Trajectoire vers la sécurité et le bien-être des femmes en situation de handicap et de violence Fichier PDF.

Résumé

Au Canada et au Québec, les femmes en situation de handicap sont en moyenne deux fois plus à risque d’être victimes de violence conjugale au cours de leur vie. En contrepartie, elles sont sous-représentées et souvent exclues des services et des ressources censés les soutenir. Cet état de fait résulte en grande partie de causes sociales et structurelles relevant de l’accessibilité de l’environnement bâti, de la disponibilité d’information sur les ressources et d’attitudes et de préjugés véhiculés à l’endroit de la sexualité des femmes en situation de handicap. Depuis novembre 2020, le groupe de travail de Mme Lévesque réalise une recherche-action intersectorielle et participative à Montréal, incluant des représentants du CIUSSS du Centre-Sud-de-l'Île-de-Montréal, du Service de police de la Ville de Montréal, du Regroupement des activistes pour l’inclusion au Québec et de la Table de concertation en violence conjugale de Montréal. Notre objectif général est d’identifier, de comprendre et d’aborder les leviers et les défis de sortie de violence des femmes en situation de handicap, et ce, tout au long de leur trajectoire de sortie. Cette conférence exposera le cadre théorique, ancré dans les sciences de l’occupation et dans les études critiques du handicap, la démarche et les méthodes utilisées, ainsi que les défis et avancées en fonction des perspectives de chacun. Les résultats de l'analyse d'entrevues menées auprès de femmes en situation de handicap et d'intervenantes de maisons d'hébergement seront présentés, et des exemples très concrets de solutions et de stratégies intersectorielles à mettre en place seront explicités. La conférence vise également à susciter la discussion et des réflexions critiques sur les politiques publiques à développer pour renforcer le système de soutien et les ressources pour soutenir la sortie de violence conjugale des femmes en situation de handicap. Un public varié est visé, incluant des gestionnaires du réseau de la santé et des services sociaux (notamment les services de soutien à domicile), des représentants et représentantes du réseau de l'hébergement pour femmes victimes de violence conjugale et des groupes de base du milieu du handicap.

11 h 05

Pause

11 h 15

L’agression sexuelle dans les relations amoureuses : prévenir et mieux intervenir auprès des personnes ayant une déficience intellectuelle ou un trouble du spectre de l’autisme
Nathalie Sasseville et Marie-Pierre Baron

Présentation de L’agression sexuelle dans les relations amoureuses Fichier PDF.

Résumé

Les données populationnelles montrent généralement des taux de prévalence à la violence conjugale plus élevés chez les personnes en situation de handicap que chez celles sans incapacités (Breiding et Armour, 2015; Cohen et Maclean, 2004; Mitra et Mouradian, 2014). Parmi les personnes en situation de handicap, certains groupes sont plus vulnérables à cette violence, dont les personnes ayant une déficience intellectuelle (Sasseville, 2017) et celles ayant un trouble du spectre de l’autisme. En effet, ce groupe de personnes, appelé DI-TSA, est touché dans une plus grande proportion par les agressions sexuelles (INSPQ, 2021; Davis, 2010). Par exemple, les données populationnelles indiquent que les enfants et les adolescents et adolescentes avec une déficience intellectuelle sont plus à risque de subir des agressions sexuelles que les autres enfants (Davis, 2010). Un même portrait est dressé au Canada où il est observé que le quart des femmes ayant une incapacité cognitive (24 %) a subi de la violence sexuelle par un adulte avant l’âge de 15 ans (Statistique Canada, 2014). Il est ainsi possible de penser que cette population est hautement à risque de vivre une agression sexuelle en contexte de relation amoureuse. Si l’importance de la problématique est largement connue, notamment par la recherche et les instances gouvernementales, les études documentent encore trop peu comment prévenir les agressions sexuelles chez ce groupe de personnes. Cette présentation s’appuie sur une analyse de 17 études ayant évalué l’efficacité de ce type de prévention chez les personnes ayant une déficience intellectuelle ou un trouble du spectre de l’autisme. Elle vise à appuyer les mesures 3 et 4 de la Stratégie gouvernementale pour prévenir et contrer les violences sexuelles 2016-2021 (MSSS). Les résultats montrent que les programmes permettent d’augmenter les compétences de protection et que ceux privilégiant une stratégie de formation basée à la fois sur l’expérience in vivo et in situ favorisent le transfert des connaissances dans le temps et dans différents contextes. Cependant, des enjeux éthiques découlent de ces programmes qu’il convient de prendre en considération dans leur déploiement. Cette présentation s’inscrit dans une volonté d’améliorer les services offerts à ces personnes et d’outiller celles et ceux qui les accompagnent en s’appuyant sur les conclusions des études recensées. Elle contribuera à alimenter la réflexion vers une actualisation des pratiques de prévention à cet égard, notamment lorsqu’il s’agit de violence qui survient dans le contexte amoureux.

12 h

Dîner

13 h 30

Stratégies d’aménagement et d’intervention adaptables pour femmes et enfants victimes de violence conjugale ayant des limitations fonctionnelles
Mélanie Miranda et Ariane Hopkins

Présentation des Stratégies d’aménagement et d’intervention adaptables Fichier PDF.

Résumé

Afin de favoriser l’inclusion et l’accès des femmes et des enfants à de l’hébergement transitoire, l’Alliance des maisons d’hébergement de 2e étape pour femmes et enfants victimes de violence conjugale présentera des solutions d’aménagement permettant un milieu de vie sécuritaire, suivant les valeurs : « HÉCAÉ : Hébergement à Confort Accessible Évolutif ».

Il s’agit d’un aménagement inclusif offrant une intervention adaptée qui permet aux femmes et aux enfants avec limitations fonctionnelles temporaires ou permanentes d’accéder à un milieu de vie favorisant leur autonomie physique, psychologique et financière.

L’HÉCAÉ répond aux besoins et aux droits des personnes hébergées de se poser dans un milieu de vie sécuritaire où leur environnement n’est pas un obstacle à leur parcours.

Accessibilité des services en violence conjugale pour les femmes et les enfants en situation de handicap : collaborons pour créer un réel filet de sécurité
Pauline Le Tron

Présentation de l'Accessibilité des services en violence conjugale Fichier PDF.

Résumé

Dans le cadre des premières étapes du projet Accessibilité des services en violence conjugale pour les femmes et les enfants en situation de handicap, le Regroupement des maisons pour femmes victimes de violence conjugale a fait un état des lieux de ses 45 maisons membres. La présentation permettra de dévoiler les résultats préliminaires de cette enquête et les stratégies d’intervention déjà mises de l’avant par les maisons. Afin de rendre compte des besoins précis et des réalités des femmes et enfants en situation de handicap, la présentation rapportera les besoins des maisons d’aide et d’hébergement pour rendre l’accessibilité des services en violence conjugale réelle et concrète. Pour ce faire, le travail de collaboration et l’établissement de partenariats entre les organisations actrices dans les secteurs de la violence conjugale, du milieu des personnes en situation de handicap et du milieu de la santé et des services sociaux sont des incontournables.

15 h

Pause

15 h 10

Table ronde

16 h

Mot de clôture

Conférencières

Julie Godin

Julie Godin est étudiante à la maîtrise en travail social à l’Université du Québec à Chicoutimi. Son projet de mémoire porte sur la participation sociale des femmes atteintes de fibromyalgie au sein de la région de Saguenay-Lac-Saint-Jean. Elle siège au comité de coordination du collectif de recherche féministe antiviolence FemAnVi et est membre étudiante du collectif SAS-Femmes. Ses intérêts de recherche portent sur les violences faites aux femmes, notamment les violences sexuelles et celles touchant la grossophobie et le capacitisme.

Catherine Flynn, Ph. D.

Catherine Flynn est professeure agrégée au Département des sciences humaines et sociales de l’Université du Québec à Chicoutimi. Elle est responsable scientifique du Pôle violence du Réseau québécois en études féministes (ReQEF), membre de l’équipe SAS-Femmes (Santé, autonomie et sécurité financée par le FRQSC - 2020-2024) et chercheuse au Centre intersectoriel en santé durable. Ses travaux portent sur les violences faites aux femmes, l’itinérance et le logement. Elle s’intéresse également à l’intervention féministe et à la réalité des femmes dans les régions-ressources et manufacturières.

Martine Lévesque, erg., PhD

Détentrice d’un doctorat en santé publique, professeure adjointe en ergothérapie à l’École de réadaptation de l’Université de Montréal et chercheuse régulière au Centre de recherche de Montréal sur les inégalités sociales, les discriminations et les pratiques alternatives de citoyenneté (CREMIS), Mme Lévesque mène depuis l’automne 2020 un programme de recherche sur la violence conjugale et les femmes en situation de handicap. Elle est investigatrice principale au projet "Trajectoire vers la sécurité et le bien-être des femmes en situation de handicap victimes de violence : une recherche-action participative et intersectorielle de la région de Montréal".

Nathalie Sasseville, T.S. Ph. D.,

Nathalie Sasseville détient un doctorat en service social de l’Université Laval. Elle est professeure à l’Unité d’enseignement en travail social de l’Université du Québec à Chicoutimi et directrice de la Clinique universitaire de travail social. Elle cumule plusieurs années d’expérience en intervention sociale dans le domaine de la violence conjugale et familiale. Elle est membre régulière de l’équipe de Recherches appliquées et interdisciplinaires sur les violences intimes, familiales et structurelles (RAIV). Ses travaux portent principalement sur les personnes en situation de handicap et la violence conjugale.

Marie-Pierre Baron, Ph. D.

Marie-Pierre Baron détient un doctorat en psychopédagogie de l'Université Laval. Elle est professeure à l’Unité d’enseignement en adaptation scolaire et sociale à l’Université du Québec à Chicoutimi et directrice de la Clinique universitaire d’orthopédagogie et de la Revue hybride de l’éducation. Elle a développé une expertise quant à l’intervention orthopédagogique auprès des élèves ayant un handicap et/ou des difficultés d'adaptation et d'apprentissage, notamment en ce qui a trait au développement de la théorie de l’esprit d'élèves ayant un trouble du spectre de l'autisme. Elle s’intéresse également au développement de l’identité professionnelle et des compétences nécessaires à la collaboration interprofessionnelle.

Mélanie Miranda

Mélanie Miranda est coordonnatrice des projets d'habitation à l'Alliance des maisons d'hébergement de deuxième étape pour les femmes et enfants victimes de violence conjugale post-séparation. Elle occupe ce poste depuis 2020.

Son parcours a débuté à titre d'intervenante auprès de familles dans différents organismes communautaires. Membre d’une équipe de gestion dans un organisme familial, elle a par la suite développé un projet de logement social transitoire pour des mères cheffes de famille monoparentale en relance socioprofessionnelle. Ce projet lui a permis d’accroître ses connaissances des programmes en logements sociaux et de développer son expertise en gestion de projet de construction répondant aux besoins d’une clientèle précise. Elle a également développé une expertise en termes de gestion immobilière.

Depuis 2020, son savoir-faire est mis à profit auprès des maisons d’hébergement membres de l’Alliance. Elle veille avec minutie à ce que les logements répondent aux droits et besoins des femmes et enfants victimes de violence conjugale en respectant les normes en vigueur et en appliquant les multiples principes d’intervention. Mélanie instaure des pratiques innovantes en termes de sécurité et de confidentialité, autant dans la phase d’élaboration des projets que de leur exécution, ainsi que lors de l’exploitation des immeubles. Le tout dans l’objectif de permettre aux femmes et enfants victimes de violence conjugale d’accéder à un milieu de vie sécuritaire et sain favorisant leur autonomie et l’éventuelle reprise en main de leur vie.

Arianne Hopkins

Arianne Hopkins est directrice générale de Nouvelle-Étape, une maison d’hébergement de deuxième étape pour les femmes et enfants victimes de violence conjugale post-séparation. Son parcours a débuté à titre d'intervenante psychosociale en maison d’hébergement en violence conjugale (MH1), puis en maison de deuxième étape (MH2) et en centre de femmes. Riche de son expérience terrain développée au fil de ses 10 années en intervention, elle a développé une expertise en prévention des homicides conjugaux. Elle a ensuite travaillé à la direction d’une MH1 pendant cinq ans et est maintenant directrice de Nouvelle-Étape depuis plus de quatre ans. Elle est très impliquée dans les concertations spécialisées en violence conjugale, dont l’Alliance des maisons d’hébergement de deuxième étape pour femmes et enfants victimes de violence conjugale post-séparation, où elle a, entre autres, siégé au conseil d’administration et participé à un projet de sensibilisation sur la violence conjugale post-séparation destiné à tout le personnel de la Direction de la protection de la jeunesse de Montréal. Elle est aussi une des membres fondatrices de la cellule de crise en prévention de l'homicide intrafamilial en contexte de violence conjugale à Montréal.

Pauline Le Tron

Pauline Le Tron détient une maîtrise en droit international et transnational de l’Université Laval. Elle est chargée de projet au sein du Regroupement des maisons pour femmes victimes de violence conjugale pour améliorer l’accessibilité des services des 45 maisons d’aide et d’hébergement, membres du Regroupement, aux femmes et enfants en situation de handicap.

Elle a notamment œuvré auprès des personnes en situation de handicap relativement à l’accessibilité des transports collectifs. Cette expérience lui a permis de comprendre les différents obstacles à la mobilité des personnes en fonction de leur handicap et de leurs besoins singuliers. Elle a également participé à des instances de concertation pour renforcer l’accessibilité universelle auprès de la Ville de Montréal et de la STM.

À présent, son mandat auprès du Regroupement consiste à faire un état des lieux de l’accessibilité des maisons membres du Regroupement et partager certaines recommandations ou stratégies d’intervention déjà déployées pour renforcer l’accessibilité des services offerts.

Linda Gauthier

Mme Gauthier est co-fondatrice et consultante principale du Regroupement des activistes pour l'inclusion au Québec (RAPLIQ). Elle est également partenaire communautaire et initiatrice du projet "Trajectoire vers la sécurité et le bien-être des femmes en situation de handicap victimes de violence : une recherche-action participative et intersectorielle de la région de Montréal". Elle siège sur la Table de concertation de la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse, sur les comités consultatifs de la Régie du Bâtiment du Québec, celui du Réseau pour la Paix et l’Harmonie et celui de l’Office des Transports du Canada.

Lisandre Labrecque-Lebeau, PhD

Lisandre Labrecque-Lebeau, PhD, est sociologue et chercheure universitaire en milieu de pratique au Centre de recherche de Montréal sur les inégalités sociales, les discriminations, et les pratiques alternatives de citoyenneté (CREMIS) où elle co-mène le champ de recherche capacités, normes sociales et interventions. Elle est également professeure affiliée à l’Université du Québec en Outaouais (UQO). Elle est co-chercheuse au projet Trajectoire.

Sally Richmond

Mme Richmond dirige depuis près de 12 ans la maison d’hébergement Logifem. Elle est également membre de l’Institut National pour l’Équité, l’Égalité et l’Inclusion des Personnes en situation de handicap et de la Table des groupes de femmes de Montréal. Mme Richmond est partenaire au projet Trajectoire.

Marie-Hélène Dufour

Mme Dufour est coordonnatrice du programme de Soutien à domicile et aux ressources intermédiaires du réseau local Sud-Ouest-Verdun du ​CIUSSS Centre-Sud-de-l'Île-de-Montréal. Elle est également collaboratrice au projet Trajectoire.

Dernière mise à jour : 28 avril 2023

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