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Mesures d'urgence

À propos

Pour toute information spécifique relative à la pandémie de la COVID-19, veuillez-vous référer aux Publications de la COVID-19.

Le Guide ne contient pas toutes les recommandations en regard des différents codes d’urgence instaurés dans les établissements de santé au Québec (par exemple code blanc, code noir, code brun, code argent, etc.). La responsabilité de cette élaboration et de sa mise en application conforme revient aux directions générales en collaboration avec la sécurité civile des établissements. Toutefois, considérant la très grande réorganisation du service d’urgence en regard du « code orange », il demeure pertinent que d’en exposer différents principes. L’établissement a également la responsabilité d’élaborer et de définir toutes les mesures rattachées au plan d’urgence « code orange » pour chaque service d’urgence. Les grands principes attendus seront ici exposés, mais la politique et la procédure de l’établissement en fera la déclinaison spécifique et adaptée à chaque installation.

Plan d'urgence : Code orange

Chaque urgence peut être confrontée à une situation de sinistre ou de désastre et doit être en mesure de gérer l’arrivée de multiples usagers blessés, intoxiqués ou exposés à un agent de nature chimique, biologique, radiologique ou nucléaire dans un très court délai. Un désastre se définit comme une situation où les ressources normalement disponibles pour accueillir les usagers sont inadéquates considérant le nombre de victimes et la sévérité de leur condition.

Cette section aborde ce sujet de façon générale. Les principes de base y sont décrits. Chaque établissement, et, plus spécifiquement, chaque installation, devra concevoir son plan d’urgence selon les ressources locales, la géographie, le bassin de population et selon l’analyse des risques présents sur le territoire (par exemple si l’urgence est située à proximité d’usines utilisant des produits chimiques, d’aéroports, de voies ferroviaires, d’axes routiers, de lieux de rassemblements culturels ou sportifs). Les situations à prévoir peuvent varier, mais, généralement, doivent inclure des usagers traumatisés, exposés à des substances toxiques chimiques (décontamination), radioactives (décontamination et distanciation) ou bactériologiques (isolation). Il pourrait également survenir des situations d’intoxication (par exemple au monoxyde de carbone ou à l’ammoniac) ou à toute autre situation à composantes mixtes. Le plan d’urgence code orange doit également répondre à une arrivée massive d’usagers issus d’un même évènement, tel qu’un tremblement de terre, un tireur actif ou encore un accident de la route impliquant un autobus scolaire.

Considérant que la capacité d’accueil de l’urgence sera dépassée, le plan d’urgence doit interpeller tout le centre hospitalier. Chaque département/service doit avoir son propre plan de soutien à l’urgence en cas de sinistre. Une composante importante du soutien de l’installation est de faciliter la relocalisation immédiate des usagers de l’urgence afin d’en maximiser la capacité d’accueil. Le plan d’urgence doit inclure une stratégie de rappel de personnel et de gestion des activités (cliniques ou autres) en mode de surcapacité pendant l’intervalle de temps nécessaire pour gérer la crise. Cet intervalle peut s’étaler sur plus d’un ou deux quarts de travail.

Le plan doit prendre en considération la gestion des accès au centre hospitalier, la gestion des communications (par exemple entre les policiers et les responsables de l’urgence, une salle de presse, etc.). Le plan prévoit la gestion de la sécurité, des visiteurs, de l’arrivée et de la désignation du personnel, etc. Il doit aussi prendre en compte le fait que les modes de communication habituels (téléphones, SMS, etc.) peuvent être surchargés ou non fonctionnels. Qui plus est, les équipements entreposés (par exemple radios de communication interne) devraient avoir une inspection régulière et être opérationnels en tout temps.

Les processus de travail habituels avec lesquels le personnel est très à l’aise doivent être maintenus autant que possible. Cependant, le fonctionnement en mode code orange à l’urgence nécessite certains changements dans l’organisation des soins aux usagers, notamment en ce qui a trait au triage, à la répartition des aires de travail et des tâches ainsi qu’aux effectifs requis. Il va sans dire qu’un effort particulier doit être apporté à la fluidité des déplacements des personnes prises en charge et que le séjour dans les locaux de l’urgence doit être réduit au maximum.

Activation du code orange

La décision d’activer le code orange aura des répercussions importantes sur l’ensemble du fonctionnement du centre hospitalier et doit donc suivre un protocole préétabli strict, en plus d’impliquer des acteurs préautorisés.

On peut établir des niveaux d’alerte (préalerte de niveau 1, 2, etc.) pour lesquels seulement une mobilisation partielle des ressources sera nécessaire. Considérant que cet événement sera rare, un document concis et clair, placé dans un endroit stratégique à l’urgence, permettra au personnel sur place de prendre les bonnes décisions. Son accessibilité en ligne pour tous les autres intervenants clés est également primordiale.

Réorganisation des tâches du personnel

Le personnel est divisé en équipes consacrées à des fonctions spécifiques, soit :

  • la gestion des usagers déjà présents à l’urgence au moment du déclenchement du code orange;
  • la prise en charge des nouveaux usagers;
  • la gestion administrative du département et du code orange.

Le nombre d’effectifs présents à l’urgence, le jour de la semaine (par exemple un jour de fin de semaine) et l’heure de la journée (par exemple pour la nuit) devront moduler la distribution des tâches.

La communication avec les autres départements, l’administration du centre hospitalier et du milieu préhospitalier ainsi que la gestion des ressources humaines et matérielles constituent des exemples de tâches administratives à exécuter pendant le code orange. De plus, la relocalisation des usagers de l’urgence doit être coordonnée en collaboration avec l’équipe soignant les usagers déjà présents dans l’urgence au moment du déclenchement du code orange.

Une liste de rappel du personnel tenue à jour est essentielle. Cette liste doit permettre de contacter facilement les individus, dans un ordre prédéterminé. Il faut prévoir un mécanisme fiable pour joindre du personnel supplémentaire, comportant par exemple un système de garde à tour de rôle. De plus, on doit prévoir utiliser du personnel qui habituellement ne travaille pas à l’urgence, mais qui y possède une formation antérieure ou équivalente.

Triage et réorganisation des aires de soins

La méthode de triage doit parfois être modifiée lors d’un code orange. En effet, le niveau de priorité de chaque usager doit être établi beaucoup plus rapidement (30 secondes ou moins par usager). L’ÉTG employée habituellement n’est pas adaptée à ce type de demande, à moins que l’arrivée des usagers se réalise progressivement. Ainsi, la méthode START, utilisée en préhospitalier dans toute la province, demeure la plus utilisée à l’échelle internationale. Les usagers sont catégorisés suivant un algorithme simple en quatre couleurs avec différents niveaux de priorité, soit rouge (immédiat), jaune (urgent), vert (moins urgent) et noir (mort ou mort imminente). L’évaluation de trois paramètres physiologiques (respiration, perfusion, état mental) permet de déterminer le plus objectivement possible le niveau de priorité de chaque usager.

Les usagers catégorisés « rouge » sont dirigés vers la zone des civières avec moniteurs cardiaques. Les usagers catégorisés « jaune » sont conduits dans la section avec civières sans moniteur cardiaque et ceux « vert » sont dirigés à l’aire ambulatoire. Au besoin, il faut relocaliser les usagers « verts » dans un emplacement à l’extérieur de l’urgence, comme dans une salle de rencontre, un amphithéâtre ou une cafétéria. Enfin, il sera important de désigner un local adjacent comme morgue temporaire pour les usagers catégorisés « noir ».

Système de gestion des informations

Un plan de gestion des informations est essentiel. Cela inclut la gestion des dossiers, l’identification et l’enregistrement des usagers, la réconciliation des dossiers lorsque les usagers sont identifiés et le suivi de la situation à l’urgence, incluant les arrivées et sorties d’usagers (transferts, admissions, congés, etc.). Autant que possible, le plan doit incorporer des moyens simples, rapides et fiables. De plus, les dossiers et documents médicaux doivent être assemblés à l’avance et facilement accessibles.

Retour aux activités normales

Les étapes de retour aux activités normales doivent être prévues, et elles incluent obligatoirement un débriefing avec le personnel. Un soutien émotionnel doit être disponible et prévu autant pour le personnel que pour les victimes et leurs familles. Le plan de code orange devra être analysé afin d’en relever les forces et les faiblesses et, ultimement, d’en améliorer le fonctionnement. Les modalités locales de retour aux activités normales seront incluses à la politique et procédure de l’établissement, en fonction des composantes et réalités internes.

Il est considéré que des vérifications annuelles des listes de rappel sont nécessaires et que des exercices doivent être organisés régulièrement en vue de repérer les lacunes et de valider le protocole. Idéalement, un comité permanent prend la responsabilité du code orange. Dans une optique plus large, ce protocole doit s’arrimer avec ceux des intervenants hors centre hospitalier (par exemple les services préhospitaliers d’urgence, les policiers, l’équipe HAZMAT, la santé publique, la sécurité civile, etc.) et être inclus d’emblée à la formation d’accueil de l’ensemble du personnel œuvrant aux urgences.

Dernière mise à jour : 23 juin 2022, 11:38

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